C’est un livre que j’avais déjà repéré mais que je n’avais
encore ni pris le temps d’acheter et encore moins de lire. Maintenant, c’est
chose faite. Le bandeau rouge « Prix Goncourt du premier roman 2012 »
n’a pas été l’élément décisif à cet achat. Non. En me baladant parmi les
rayonnages des librairies, c’est bien plus l’illustration de la première de
couverture et le titre qui m‘ont intriguée. Je crois qu’il en est ainsi pour
beaucoup de livres dans lesquels je choisis de me plonger. Puis, vient le résumé
de quatrième de couverture qui nous propose de comprendre ce qu’il s’est passé
entre l’abandon d’un jeune matelot français sur les côtes australiennes et sa
découverte, 17 ans plus tard, par un navire anglais. Roman intéressant s’il en
est et qui pourrait même flirter avec la philosophie en tentant de faire
comprendre au lecteur, au moyen d’une situation extrême, comment peut s’opérer
un « désapprentissage » des choses acquises depuis des années. Avec
la phrase « inspiré d’une histoire vraie », il n’en fallait pas plus
pour me convaincre totalement de lire ce roman.
Narcisse Pelletier est un jeune matelot français qui, au
cours d’une expédition, se trouve malheureusement abandonné par son équipage
sur une île. Se croyant d’abord seul, Narcisse finit par rencontrer une tribu
vivant sur cette île dont une vieille femme noire qui prend soin de lui et le
nourrit. Narcisse ne comprend pas la manière de communiquer de cette tribu mais observe ses membres et
apprend à vivre comme eux. Dix-sept ans plus tard, un navire anglais accoste
sur cette île et Octave de Vallombrun, noble et membre de la société française
de géographie, découvre Narcisse, ce « sauvage blanc », et décide de
le prendre sous son aile. Commence alors pour Octave une longue période de
recherche qui consistera à comprendre comment Narcisse est arrivé sur cette île
et comment il a oublié ce qu’il était avant et tout ce qu’il a désappris.
C’est un roman intéressant d’abord par son histoire, ensuite
par sa forme : la succession entre le récit du naufragé et les lettres du
scientifique qui l’accueille des années plus tard, provoque une boulimie de
lecture. Le lecteur essaie petit à petit de reconstituer un puzzle, comme
Octave, et se trouve entre deux récit, à dix-sept années d’écart : celui
de Narcisse qui réalise qu’il a été oublié par son équipage, qu’il va devoir
survivre et vivre comme ces « sauvages » s’il ne veut pas mourir - situation
qu’il a grand peine à accepter – et les lettres d’Octave de Vallombrun qui
retranscrit tous les progrès que fait Narcisse à son contact. Grâce au récit du
naufragé, on plonge petit à petit dans le désapprentissage d’un monde sauvage
et son « oubli » du monde duquel il vient ; et parallèlement, grâce
aux lettres de ce scientifique Octave de Vallombrun, on découvre comment le
naufragé Narcisse Pelletier revient vers le monde qu’il avait enfoui en lui.
Ce qu'il advint du sauvage blanc
François Garde
Gallimard, coll. Folio
Août 2013
7,50 €
Tu m'as bien donné envie là !
RépondreSupprimerC'est ce livre là dont je t'avais parlé une fois, mais que je n'ai jamais eu le courage de lire après la troisième pages ^^
RépondreSupprimerPierre l'aveugle
Eh bien, essaie de t'y remettre et tu m'en diras des nouvelles ;-)
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