07/10/2015

Ce qu'il advint du sauvage blanc



   
     C’est un livre que j’avais déjà repéré mais que je n’avais encore ni pris le temps d’acheter et encore moins de lire. Maintenant, c’est chose faite. Le bandeau rouge « Prix Goncourt du premier roman 2012 » n’a pas été l’élément décisif à cet achat. Non. En me baladant parmi les rayonnages des librairies, c’est bien plus l’illustration de la première de couverture et le titre qui m‘ont intriguée. Je crois qu’il en est ainsi pour beaucoup de livres dans lesquels je choisis de me plonger. Puis, vient le résumé de quatrième de couverture qui nous propose de comprendre ce qu’il s’est passé entre l’abandon d’un jeune matelot français sur les côtes australiennes et sa découverte, 17 ans plus tard, par un navire anglais. Roman intéressant s’il en est et qui pourrait même flirter avec la philosophie en tentant de faire comprendre au lecteur, au moyen d’une situation extrême, comment peut s’opérer un « désapprentissage » des choses acquises depuis des années. Avec la phrase « inspiré d’une histoire vraie », il n’en fallait pas plus pour me convaincre totalement de lire ce roman.
     
     Narcisse Pelletier est un jeune matelot français qui, au cours d’une expédition, se trouve malheureusement abandonné par son équipage sur une île. Se croyant d’abord seul, Narcisse finit par rencontrer une tribu vivant sur cette île dont une vieille femme noire qui prend soin de lui et le nourrit. Narcisse ne comprend pas la manière de communiquer de  cette tribu mais observe ses membres et apprend à vivre comme eux. Dix-sept ans plus tard, un navire anglais accoste sur cette île et Octave de Vallombrun, noble et membre de la société française de géographie, découvre Narcisse, ce « sauvage blanc », et décide de le prendre sous son aile. Commence alors pour Octave une longue période de recherche qui consistera à comprendre comment Narcisse est arrivé sur cette île et comment il a oublié ce qu’il était avant et tout ce qu’il a désappris.
     
     C’est un roman intéressant d’abord par son histoire, ensuite par sa forme : la succession entre le récit du naufragé et les lettres du scientifique qui l’accueille des années plus tard, provoque une boulimie de lecture. Le lecteur essaie petit à petit de reconstituer un puzzle, comme Octave, et se trouve entre deux récit, à dix-sept années d’écart : celui de Narcisse qui réalise qu’il a été oublié par son équipage, qu’il va devoir survivre et vivre comme ces « sauvages » s’il ne veut pas mourir - situation qu’il a grand peine à accepter – et les lettres d’Octave de Vallombrun qui retranscrit tous les progrès que fait Narcisse à son contact. Grâce au récit du naufragé, on plonge petit à petit dans le désapprentissage d’un monde sauvage et son « oubli » du monde duquel il vient ; et parallèlement, grâce aux lettres de ce scientifique Octave de Vallombrun, on découvre comment le naufragé Narcisse Pelletier revient vers le monde qu’il avait enfoui en lui. 

Ce qu'il advint du sauvage blanc
François Garde
Gallimard, coll. Folio
Août 2013
7,50 €

3 commentaires:

  1. C'est ce livre là dont je t'avais parlé une fois, mais que je n'ai jamais eu le courage de lire après la troisième pages ^^

    Pierre l'aveugle

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Eh bien, essaie de t'y remettre et tu m'en diras des nouvelles ;-)

      Supprimer