Le caillou - Les hommes sans mémoire n'ont pas d'avenir

          De nombreux albums de Dedieu ont la capacité de nous saisir. A l'instar de son 14-18 paru l'an dernier, Le caillou, par sa force graphique et le message qu'il véhicule, nous pétrifie d'effroi. 

          Dans un pays en guerre, le Karabastan, les Khomènes prennent rapidement le pouvoir. Ils ne font aucun prisonnier mais les victimes de cette guerre sont nombreuses. Pays désertique, son centre est occupé par un caillou, immense, de 300 mètres de haut, au pied duquel les nomades viennent se recueillir. Cette pierre est sacrée car on y trouve gravée l'histoire du Karabastan. Ce lieu de culte est plutôt gênant pour le chef des Khomènes qui souhaite instaurer ses nouvelles règles et ses propres notions de bien et de mal. Une nuit, des esclaves sont chargés de détruire cette pierre à coups de pioche. Mais rien n'y rien fait : les nomades continuent de se recueillir sur les gravats. La nuit suivante, on déplace ces gravats hors des frontières du pays. Alors, de jour en jour, le pays grandit, grandit... et est littéralement isolé de ses voisins. On tente de prévenir le guide suprême d'une telle catastrophe, mais les opposants finissent la tête tranchée... 

          Les illustrations, construites sur des contrastes de couleur puissantes, servent merveilleusement le texte, court et efficace. La phrase qui martèle le début et la fin du récit ne fait que donner plus de résonance au texte et à lui donner un air de fable moderne qui trouve écho dans l'actualité. 

Le caillou – Les hommes sans mémoire n’ont pas d’avenir

Thierry Dedieu

Seuil Jeunesse

Janvier 2016

18 €